Caroline denervaud


[ FR ]

Née à Lausanne (SUI) en 1978, Caroline Denervaud vit et travaille à Paris.
L’artiste s’initie à la danse contemporaine et classique au Laban center de Londres, avant de s’inscrire à l’école des Beaux Arts de Paris en 2000, puis de suivre une nouvelle formation en stylisme au Studio Berçot. Denervaud se distingue pour ses « Traces », peintures grand formats resultant d’une performance dansée autofilmée. Son travail se développe avec la pratique du collage et d’une peinture à la caséine dont l’abstraction se complexifie progressivement, toujours initiée par une quête d’équilibre et de mouvement, où seul le corps s’exprime. Après lui avoir dédié sa première exposition personnelle à Paris en 2021, Double V Gallery a présenté Denervaud à New York en 2022. Déjà exposée à Bruxelles, Londres, Milan, Istanbul ou encore Melbourne... La peintre se verra inaugurera sa première exposition personnelle à Los Angeles fin 2022.

Caroline Denervaud danse et peint. Peu importe dans quel ordre, puisque l’arrêt du geste ne stoppe pas le mouvement. Au contraire, chaque composition immortalise la vitalité d’un moment passé à faire corps avec son support. Le spectacle demeure en coulisses. Au sol, allongée à même la toile, l’artiste évolue sur une surface qui enregistre les rythmes. Les tracés retiennent quelques contours d’une présence humaine en train de se mouvoir, traduite en une géométrie sensible. Ce processus éveille une longue tradition anthropocentrique, articulant la conception du monde aux proportions d’une figure unique. Soi. Depuis l’Homme de Vitruve de le Renaissance jusqu’au Modulor du Modernisme, ces icônes d’ingénierie envisagent l’avènement d’ères nouvelles en prônant leur anatomie pour référence. L’espace se construit ainsi à sa propre mesure. Cette harmonie installe une relative stabilité, visant l’équilibre. Au dessin initial, s’ajoute rapidement la couleur, issue elle aussi des chairs. Des roses puis des rouges viennent socler les gammes qui se précisent, par parcelles. L’improvisation demeure primordiale, pour l’artiste qui veut contrer les académismes. D’ailleurs, elle échappa à ses deux cursus, par contrainte pour la danse, par volonté pour la peinture. Sa pratique célèbre aujourd’hui la fusion des arts, au pluriel et sans majuscule. Ses grands formats sont présentés non tendus, souples, et pourtant marqués par les tensions et relâchements que les muscles ont inscrits en ces champs picturaux. Leur paysage ouvre un horizon de liberté.

Joël Riff

Critic & Curator Moly-Sabata


[ ENG ]

Born in Lausanne (SUI) in 1978, Caroline Denervaud lives and works in Paris.
The artist was initiated to contemporary and classical dance at the Laban Center in London, before enrolling at the Ecole des Beaux Arts in Paris in 2000, and then following a new training in fashion design at Studio Berçot. Denervaud is getting reknowned for her «Traces», large format paintings resulting from a self-filmed dance performance. She develops her work with the practice of collage and casein painting whose abstraction becomes progressively more complex, always initiated by a quest for balance and movement, where only the body is expressed. After dedicating her first solo exhibition in Paris in 2021, Double V Gallery presented Caroline Denervaud in New York in 2022. Already exhibited in Brussels, London, Milan, Istanbul or Melbourne... The painter will have her first solo exhibition in Los Angeles at the end of 2022.

Caroline Denervaud dances and paints. The order doesn’t really matter, as the ending of a gesture doesn’t stop its movement. On the contrary, each composition immortalizes the vitality of a past moment, forming a body with its medium. The spectacle waits in the wings. On the ground, lying on the canvas, the artist moves on a surface that records the rhythms. The traces keep some contours of a human presence in motion, translated into a sensitive geometry. This process stirs awake a long-standing anthropocentric tradition, articulating a conception of the world from the proportions of a singular figure. The self. From the Renaissance’s Vitruvian Man to Modernism’s Modulor, these icons of engineering envisaged the advent of new eras by advocating for their anatomies as reference points. Space is thus constructed according to her own measurements. This harmony establishes a relative stability, aiming for balance. Colour is quickly added to the initial drawing, also originating from the flesh. Pinks, then reds, form the basis of arrays that become more precise, in sections. Improvisation remains primordial for this artist intent on countering academicism. In this vein, she escaped two curricula, dance by necessity, painting by choice. Today, her practice celebrates the fusion of art forms, plural and without capitalization. Her large-scale works are exhibited unstretched, supple, and yet marked by the tensions and releases that muscles have inscribed into this pictorial field. Their landscape opens a horizon of freedom.

Joël Riff

Critic & Curator Moly-Sabata

Vue d’exposition Art Paris, 2023 - Double V Gallery @ Grégory Copitet