Alice GUITTARd
échec—plaisir
Exposition personnelle dU 22 MAI au 26 JUIN 2021
[ FR ]
Double V Gallery est ravie de présenter la première exposition personnelle d’Alice Guittard échec — plaisir
Curator Thomas Havet
Ouvert sur rendez - vous à partir du Mardi 10 Mai
VERNISSAGE samedi 22 mai 2021 en présence de l’artiste et du curateur
28 rue St-Jacques 13006 Marseille
«Elles ne sont pas un couple de jumeaux passivement identiques. (…) La gauche, cette main qui désigne injustement le mauvais côté de la vie. (…) Construite comme l’autre, elle a les mêmes aptitudes, auxquelles elle renonce pour l’aider. (…) C’est un bonheur que nous n’ayons pas deux mains droites. (…) S’il en était autrement, nous serions submergés par un affreux excès de virtuosité. Nous aurions sans doute poussé à ses limites extrêmes l’art des jongleurs - et probablement rien de plus»
Inlassablement, l’une et l’autre s’attèlent à leur besogne. Comme un ballet que rien n’altère, séparées (reliées) tout au plus par un cadratin : échec — plaisir. Au singulier, comme deux êtres d’un couple inséparable. Aux veines des marbres répondent les lignes des mains, elles témoignent de nos vies antérieures, d’héritages lointains et de futurs à fabriquer ; autant d’échec hier que de plaisir demain.
Ensemble elles s’activent, à la façon florentine, dans une nouvelle dialectique, celle des yeux et des mains, du voir et du faire. Sélectionner dans le hasard de la beauté des pierres pour transcrire l’image décomposée. Alice Guittard, pour sa première exposition personnelle présente cinq nouvelles images en marqueterie de marbre, technique découverte lors de déambulations ottomanes. Cinq mises en scène de celles qui les ont façonnée : les mains, gauche et droite, qui tiennent, s’unissent, caressent, ou à travers lesquelles l’eau glisse. Instants figés en image, sublimés par la lumière, enfermés au coeur de la pierre. Pas dans la simplification, pas dans la perte, plutôt dans le souvenir précis.
Ensemble elles imaginent, comme à lire dans les formes des nuages. L’imbrication de chacune des pierres est comparable au processus photographique. Tel le plaisir enfantin du carré et du cercle, il faut assembler, recomposer pour révéler les images. Ici égales à des tentations charnelles qui plus est à portée de mains. Prédatrices, ces pierres nous renvoient à l’absence, l’absence de mots. Ils sont avant ou après. Comme le minéral à l’eau et au feu ; dans le travail de Alice Guittard la littérature est tout à la fois préquel et séquelle. Une manière alléchée de toucher aux origines ou de frôler la mort.
À l’échec et au plaisir, l’éternité.
Thomas Havet
[ EN ]
Double V Gallery is delighted to present Alice Guittard’s first solo show in France - échec — plaisir
Curated by Thomas Havet.
Open by appointment from Tues. May 10, 2021
Public Opening Saturday May 22, 2021
In the presence of the artist and the curator
28 rue St-Jacques 13006 Marseille - FR
«They are not a pair of passively identical twins. (...) The left one, this hand that unjustly points to the wrong side of life. (...) Built like the other, it has the same aptitudes, which it renounces to help it. (...) It is a happiness that we do not have two right hands. (...) If it were otherwise, we would be submerged by an awful excess of virtuosity. We would probably have pushed the art of juggling to its extreme limits - and probably nothing more.»1
Tirelessly, the two jugglers get down to their task. Like a ballet that nothing alters, separated (linked) at most by a cadratin: failure - pleasure. In the singular, like two beings of an inseparable couple. To the veins of the marbles answer the lines of the hands, they testify of our previous lives, of distant inheritances and of futures to be made; as much failure yesterday as pleasure tomorrow.
Together they activate themselves, in the Florentine way, in a new dialectic, that of eyes and hands, of seeing and doing. To select in the chance of the beauty of the stones to transcribe the decomposed image. Alice Guittard, for her first solo exhibition presents five new images in marble inlay, a technique discovered during Ottoman wanderings.
Five stagings of those who have shaped them: the hands, left and right, which hold, unite, caress, or through which water slides. Instants frozen in image, sublimated by the light, locked in the heart of the stone. Not in the simplification, not in the loss, rather in the precise memory.
Together they imagine, as if to read in the forms of the clouds. The interweaving of each of the stones is comparable to the photographic process. Like the childish pleasure of the square and the circle, it is necessary to assemble, recompose to reveal the images. Here equal to carnal temptations which moreover is within reach of hands. Predatory, these stones return us to the absence, the absence of words. They are before or after. As the mineral to the water and to the fire; in the work of Alice Guittard the literature is at the same time prequel and sequel. A tantalizing way to touch the origins or to brush with death.
To failure and pleasure, eternity.
Thomas Havet