Falling Walls

 

Du 24 août au 28 octobre 2017

Artiste : Manoela Medeiros

Sous le commissariat d'Emmanuelle Oddo

 

"C’est au cœur de la poétique de la ruine que l’artiste brésilienne Manoela Medeiros a ancré sa pratique.
Telle une ode à l’architecture résiduelle, son œuvre multiple - sculptures, peintures, installations, performances - entretient un rapport étroit à l’espace visible et invisible. Dialoguant avec le bâtit, l’artiste pénètre l’histoire des lieux et le silence des murs pour révéler ce qu’ils ont de plus sensible.

Son travail témoigne d’un équilibre entre construction et déconstruction : les fragments de murs ou de plâtre sont, selon le procédé créatif de l’artiste, commencement ou fin, soustraction ou accumulation. Dans sa série « Ruine », ils reposent au sol comme les vestiges ou témoins d’un geste destructeur, à travers lequel Manoela est venue écailler sa toile pour révéler des plaies accidentelles qui mettent en scène l’absence ou l’abandon.

D’autres fois, il s’agit au contraire de reconstruire à partir des débris, dans une volonté de sauver le passé. Chaque découverte d’un lieu abandonné devient alors prétexte à la collection de fragments de murs, dont les couleurs fanées puis rassemblées sur le châssis de l’artiste évoquent les différentes périodes et occupants qui ont marqué les lieux, dessinant une véritable archéologie de nos habitats.

Un rapport à la ruine qui se lit également à travers les couleurs fanées employées, qui racontent l’altération de la matière par le temps, ainsi qu’à travers l’économie de moyens dont fait preuve Manoela Medeiros : les matériaux auxquels elle a recourt sont exclusivement issus de l’univers du chantier, mais la manière dont ils sont ici employés permet de dépasser leur trivialité pour révéler tout leur potentiel esthétique.

En témoigne l’installation « Nature Morte » : ici, à l’aide de quelques briques, Manoela érige le spectacle d’un paysage résiduel, le squelette d’anciens bâtiments brutalistes qui auraient dans leur chute, perdu toute la froideur de leur verticalité et leur rudesse pour laisser place à l’harmonie formelle sur laquelle reposait leur structure.

A travers l’ensemble de ses œuvres, Manoela Medeiros renvoie finalement la ruine à son état le plus vivant, lorsque, mise à nue, elle dialogue avec le jour ou la pluie. C’est cette poésie de l’espace, ce ballet entre les angles, les recoins et les ouvertures, dont l’artiste rend également compte à travers son installations in-situ, sculptant à même les murs des lignes suggérées par la lumière, étendues éclatantes ou hiatus imperceptibles qu’il s’agissait de déceler."

Texte d'Emmanuelle ODDO

 

 

Téléchargez le dossier de presse ici