Florent Groc
FLORENT GROC
[FR]
Né en 1987, Florent Groc vit et travaille à Marseille.
Après avoir obtenu un diplôme en design graphique à Aix-en-Provence, en 2009, Florent Groc co-fonde le studio de graphisme TEUTH à Paris.
En 2014, à l’occasion de sa première exposition collective Forever Young à PIASA (Paris) sous le commissariat de Timothée Chaillou, il présente deux paysages aux couleurs éclatantes et insolites, réminiscence de sa région natale, le massif de l’Étoile. Le sujet et la facture de ces peintures sont des témoignages précoces des préoccupations qui traversent toute son œuvre.
Dans ces dernières œuvres, les éléments architecturaux laissent progressivement place à une flore qui s’empare de la surface picturale. Peut-être faut-il y voir une conséquence de son retour à Marseille, en 2017, et de ses excursions répétées dans la nature sauvage de l’arrière-pays.
Parfois des silhouettes humaines et animales sont campées dans ces espaces aux perspectives librement interprétées et au chromatisme puissant. La couleur est franche, posée en aplat. Elle modèle un paysage recomposé, pensé comme une scène de théâtre où, de manière sous-jacente, il est question d’intimité et d’effondrement de la civilisation.
Créateur prolifique, Florent Groc collabore avec plusieurs maisons prestigieuses dont Hermès. Son travail a été présenté au Musée d’Orsay, ainsi qu’à la Villa Noailles, où l’artiste s’épanouit dans ses premières fresques in-situ aux teintes flamboyantes et aux motifs enveloppants.
Extrait du texte de Joris Thomas :
“Florent Groc crée une odyssée chromatique où les fluos côtoient les teintes les plus sourdes. Il compare sa quête de la couleur à celle d’un archéologue qui cherche un trésor. Elle obéit chez lui à une nécessité qui fait fi de la réalité.
Ces peintures sont des souvenirs, des visions imaginaires et synthétiques d’un paysage familier aux références qui s’entrechoquent. Finalement, il pourrait autant s’agir d’une vue sous-marine que terrestre. Il en est de même pour la flore qu’il couche sur ses supports. Bien qu’il ait une connaissance précise des essences végétales, il ne respecte ni les saisons, ni les régions dans lesquelles elles prospèrent. Il s’émancipe du réel pour imposer sa vision expressive, émotive et symbolique d’une nature encore sauvage.
À la manière d’un décor de marionnette, Florent Groc agence ces éléments en petits modules à l’équilibre précaire. Le spectateur-voyeur est invité à écarter du regard les branches comme s’il ouvrait des rideaux, rejouant ainsi l’action du peintre qui se faufile dans les fourrés de l’arrière-pays.
Au court de ses dernières explorations solitaires, il s’est engagé en dehors des sentiers balisés, découvrant ainsi de nouveaux écrins naturels. Depuis ces refuges, il apercevait au loin Marseille, la mer, la civilisation qu’il avait quitté.
Ce cadre bucolique est pourtant propice au déploiement d’une tragédie, comme le laisse entendre certains des titres. À tout moment un élément perturbateur pourrait arriver sur scène. Cette sensation d’assister aux derniers instants avant le basculement pénètre le regardeur et l’incite à reconsidérer ce qu’il contemple. “
[EN]
Born in 1987, Florent Groc lives and works in Marseille.
After graduating in graphic design in Aix-en-Provence, in 2009, Florent Groc co-founds the graphic design studio TEUTH in Paris.
In 2014, on the occasion of his first group exhibition Forever Young at PIASA (Paris) curated by Timothée Chaillou, he presents two brightly colored and unusual landscapes, reminiscent of his native region, the Étoile massif. The subject matter and the style of these paintings are early testimonies of the preoccupations that run through all his work.
In these last works, the architectural elements gradually give way to a flora that takes over the pictorial surface. Perhaps this is a consequence of his return to Marseille in 2017 and his repeated excursions into the wilderness of the hinterland.
Sometimes human and animal silhouettes are camped in these spaces with freely interpreted perspectives and powerful chromatism. The color is frank, posed in flat. It models a recomposed landscape, thought of as a theater stage where, in an underlying way, it is a question of intimacy and the collapse of civilization.
Extrait from the text by Joris Thomas:
“A prolific artist, Florent Groc collaborates with several prestigious houses, including Hermès. His work has been presented at the Musée d’Orsay, as well as at the Villa Noailles, where the artist has blossomed in his first in-situ frescoes with flamboyant colors and enveloping motifs.
Florent Groc creates a chromatic odyssey in which fluorescent lights rub shoulders with the dullest shades. He compares his quest for colour to that of an archaeologist looking for a treasure. It obeys in him a necessity that ignores reality.
These paintings are memories, imaginary and synthetic visions of a familiar landscape with clashing references. In the end, it could be as much an underwater view as a terrestrial one. The same is true of the flora that he lays on his supports. Although he has a precise knowledge of plant species, he does not respect the seasons or the regions in which they thrive. He emancipates himself from reality to impose his expressive, emotional and symbolic vision of a still wild nature.
In the manner of a puppet set, Florent Groc arranges these elements in small modules with a precarious balance. The spectator-viewer is invited to look away from the branches as if he were opening curtains, thus reenacting the action of the painter as he slips through the thickets of the hinterland.
In the course of his last solitary explorations, he went off the marked paths, discovering new natural settings. From these refuges, he could see Marseille, the sea, the civilisation he had left behind, in the distance.
This bucolic setting is nevertheless conducive to the unfolding of a tragedy, as some of the titles suggest. At any moment a disturbing element could arrive on stage. This sensation of witnessing the last moments before the changeover penetrates the viewer and incites him to reconsider what he is contemplating. “