FLORENT GROC
Pourvu que ça dure
Exposition personnelle du 23 janvier au 27 mars 2021
Quatre ans après l'avoir invité à participé à son exposition inaugurale, la galerie Double V est heureuse de présenter la première exposition personnelle de Florent Groc entre ses murs.
[FR]
Pourvu que ça dure est un voyage flamboyant et inquiétant dans l’univers artistique de Florent Groc.
À l’occasion de sa première exposition personnelle à la galerie Double V, il dévoile une série de nouvelles peintures à l’huile réalisées à l’automne 2020. Cette période, au temps distendu et libéré, s’est révélée être propice à l’expérimentation pour le peintre. Il a créé des paysages où la végétation envahit la surface picturale. Le décor composé uniquement d’arbres, de plantes et de fleurs aux déploiements fantastiques, est exécuté à la fois de manière minutieuse et abstraite, en arabesques. La composition se structure par des plans colorés superposés qui annihilent la perspective.
Florent Groc crée une odyssée chromatique où les fluos côtoient les teintes les plus sourdes. Il compare sa quête de la couleur à celle d’un archéologue qui cherche un trésor. Elle obéit chez lui à une nécessité qui fait fi de la réalité.
Ces peintures sont des souvenirs, des visions imaginaires et synthétiques d'un paysage familier aux références qui s’entrechoquent. Finalement, il pourrait autant s’agir d’une vue sous-marine que terrestre. Il en est de même pour la flore qu’il couche sur ses supports. Bien qu’il ait une connaissance précise des essences végétales, il ne respecte ni les saisons, ni les régions dans lesquelles elles prospèrent. Il s’émancipe du réel pour imposer sa vision expressive, émotive et symbolique d’une nature encore sauvage.
À la manière d’un décor de marionnette, Florent Groc agence ces éléments en petits modules à l’équilibre précaire. Le spectateur-voyeur est invité à écarter du regard les branches comme s’il ouvrait des rideaux, rejouant ainsi l’action du peintre qui se faufile dans les fourrés de l'arrière-pays.
Au court de ses dernières explorations solitaires, il s’est engagé en dehors des sentiers balisés, découvrant ainsi de nouveaux écrins naturels. Depuis ces refuges, il apercevait au loin Marseille, la mer, la civilisation qu’il avait quitté.
Ce cadre bucolique est pourtant propice au déploiement d’une tragédie, comme le laisse entendre certains des titres. À tout moment un élément perturbateur pourrait arriver sur scène. Cette sensation d’assister aux derniers instants avant le basculement pénètre le regardeur et l’incite à reconsidérer ce qu’il contemple.
Joris Thomas, janvier 2021
[EN]
Pourvu que ça dure is a flamboyant and disturbing journey into the artistic universe of Florent Groc.
On the occasion of his first solo exhibition at the Double V gallery, he unveils a series of new oil paintings created in the autumn of 2020. This period, with its distended and liberated time, proved to be a propitious time for the painter to experiment. He created landscapes where vegetation invades the pictorial surface. The decoration, composed solely of trees, plants and flowers in fantastic deployments, is executed both meticulously and abstractly, in arabesques. The composition is structured by superimposed coloured planes that annihilate perspective.
Florent Groc creates a chromatic odyssey in which fluorescent lights rub shoulders with the dullest shades. He compares his quest for colour to that of an archaeologist looking for a treasure. It obeys in him a necessity that ignores reality. These paintings are memories, imaginary and synthetic visions of a familiar landscape with clashing references. In the end, it could be as much an underwater view as a terrestrial one. The same is true of the flora that he lays on his supports. Although he has a precise knowledge of plant species, he does not respect the seasons or the regions in which they thrive. He emancipates himself from reality to impose his expressive, emotional and symbolic vision of a still wild nature.
In the manner of a puppet set, Florent Groc arranges these elements in small modules with a precarious balance. The spectator-viewer is invited to look away from the branches as if he were opening curtains, thus reenacting the action of the painter as he slips through the thickets of the hinterland.
In the course of his last solitary explorations, he went off the marked paths, discovering new natural settings. From these refuges, he could see Marseille, the sea, the civilisation he had left behind, in the distance.
This bucolic setting is nevertheless conducive to the unfolding of a tragedy, as some of the titles suggest. At any moment a disturbing element could arrive on stage. This sensation of witnessing the last moments before the changeover penetrates the viewer and incites him to reconsider what he is contemplating.
Joris Thomas, January 2021