Matisse Mesnil
[FR]
Né en 1989 à Castiglion Fiorentino (Italie), Matisse Mesnil vit et travaille à Paris.
Le travail de Matisse travail prend la forme d’une recherche : d’abord attaché à une remise en cause du paradigme albertien de la peinture, qui décrit cette dernière comme une fenêtre sur le monde, Matisse Mesnil a entrepris de déborder l’œuvre pour se concentrer sur le cadre. Il a donc engagé une phase d’expérimentation technique et méthodologique propre à son nouveau matériau de prédilection, le métal. Entre artisanat et industrie, celui-ci suppose un ajustement du geste, de la temporalité, des outils. Cette phase d’expérimentation a induit une lente dérivation, comme un retour vers la voie royale de la pratique artistique : la figuration. Le travail sur le cadre et les marges, qui évidait l’œuvre et ne laissait qu’une image vaporeuse, amovible, a produit, au fil de la pratique, le retour de la représentation.
Matisse Mesnil, avec des techniques industrielles comme la soudure ou l’affûtage à la meuleuse, rejoue les moyens de la figuration, dans ses genres les plus usités, comme le paysage ou la nature morte. Au monde bruyant de l’industrie est ainsi adossée l’éthique et l’esthétique de la contemplation silencieuse qui traverse l’histoire du paysage. Une violence sourde sous-tend ses dernières pièces, qui pourtant appellent à une forme de religiosité que l’on doit aussi lire dans l’exigence scénographique et architecturale qui gouverne son travail : les œuvres de Matisse Mesnil, depuis leur format jusqu’à leur mode de monstration, sont faites pour être abordées dans l’espace et à la mesure de leurs spectateurs. » Guillaume Blanc-Marianne. Le travail de Matisse Mesnil figure, entre autres, dans la Collection Yvon Lambert à Avignon, actuellement présentée au Mucem dans le cadre de l’exposition ‘‘Passions partagées’’.
[EN]
Born in 1989 in Castiglion Fiorentino (Italy), Matisse Mesnil lives and works in Paris.
Matisse’s work takes the form of a research: initially tied to a questioning of the Albertian paradigm of painting, which describes it as a window onto the world, Matisse Mesnil set out to transcend the artwork to focus on the frame. He thus embarked on a phase of technical and methodological experimentation specific to his new preferred material, metal. Between craftsmanship and industry, this entails an adjustment of gesture, temporality, and tools. This phase of experimentation led to a slow deviation, akin to a return to the royal path of artistic practice: figuration. The work on the frame and margins, which hollowed out the artwork and left only a hazy, removable image, resulted, through practice, in the resurgence of representation.
Matisse Mesnil, employing industrial techniques such as welding or grinding, reenacts the means of figuration in its most common genres, such as landscape or still life. The noisy world of industry is thus juxtaposed with the ethics and aesthetics of silent contemplation that runs through the history of landscape. A muted violence underlies his recent pieces, which nonetheless call for a form of religiosity that can also be discerned in the scenographic and architectural demands governing his work: Matisse Mesnil’s works, from their format to their mode of presentation, are designed to be approached in space and tailored to their viewers. » Guillaume Blanc-Marianne
Matisse Mesnil’s work is featured, among others, in the Yvon Lambert Collection in Avignon, currently on display at the Mucem as part of the exhibition ‘‘Passions partagées’’.