Nous n'aurons de cesse d'explorer
Du 9 mars au 2 mai 2017
Artistes : Camille Ayme, Caroline Corbasson, Keita Mori, Tatiana Wolska
Sous le commissariat d'Emmanuelle Oddo
Quelle attention portons-nous aux substances qui nous entourent, ou aux lois physiques qui nous déterminent ? Combien de poésies nous échappent, quand elles sont pourtant à notre portée directe ? Nos battements de paupières se perdent dans la vitesse et la fureur du virtuel. Alors la dématérialisation nous donne l’impression de pouvoir accéder à l’immédiat, et de pouvoir contrôler chaque partition de nos vies, tandis que s’efface le théâtre des temporalités lentes propices à l’imagination, la lecture, l’observation …
Dans un contexte de dé-poétisation de la société, d’accélération et de rationalisation de nos rythmes de vie, il s’agit de recréer la connexion intime entre les hommes et la matière, de repenser la place de l’artiste dans l’urgence, lui qui n’aura jamais de cesse d’explorer la splendeur métaphysique. Avant d’enfouir dans l’oubli ces esthétiques latentes, il s’agit ici de marquer un temps d’arrêt, de se prêter à la contemplation des éléments en présence qui racontent leurs histoires.
Dans une temporalité volontairement lente, la matière brute développe et sublime sa potentialité. Emanent alors les formes et teintes aléatoirement révélées par l’oxydation du cuivre tandis que s’embrase le rayonnement du cri de naissance de l’univers délivré par le satellite Planck. Plus loin, les ondes qui nous entourent tissent secrètement la construction d’espaces illusionnistes éclatés.
In fine, seule subsiste la trace, témoin d’un geste, d’un phénomène scientifique ou d’une réaction chimique, la trace symbolise l'existence - tantôt minérale tantôt organique - de ce qui est inéluctable. Chaque oeuvre concoure ainsi à restaurer la part poétique de notre monde.
Entre hasard et minutie, elles convoquent toutes la grâce et la fragilité, à l’instar de l’environnement qui nous a précédé et nous survivra.
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