OFF DESIGN PARADE TOULON

MAXIMILIEN PELLET & FLORENT GROC

 La galerie Double V est heureuse de participer au OFF de la 6e édition de la Design Parade Toulon avec une exposition duo de Florent Groc et Maximilien Pellet. Une proposition qui s'inscrit dans la continuité des collaborations menées entre la Villa Noailles et les deux artistes ces dernières années. En témoigne l’actuelle participation de Florent Groc à l’exposition hommage à la collection de Charles et Marie-Laure de Noailles à Hyères, Curatée par Emmanuelle Luciani. De son côté, Maximilien Pellet a co-réalisé avec Zoé Piter l'aménagement de la boutique de la Design Parade Toulon. Certaines de ses oeuvres sont visibles dans l'aile droite de l'évêché, ainsi que dans la nouvelle scénographie de François Champsaur, au sein de la boutique de la Villa Noailles.

Du 23 juin au 27 août 2022

Du jeudi 23 au dimanche 25 juin de 11h à 18h
Puis tous les vendredi et samedi de 13h à 18h
 
60 cours Lafayette, 83000 Toulon
( à 100 m au dessus de la Design Parade - ancien évêché ) 

Maximilien Pellet est né en 1991 à Paris, où il vit et travaille.

Diplômé de l’École des Arts Décoratifs de Paris en 2014, il se fait remarquer au salon jeune création en 2018, avant de participer à la Design Parade Toulon en 2019. Longtemps engagé dans la coordination de la Villa Belleville, l’artiste développe depuis plusieurs années un travail d’envergure sur l’histoire des représentations et la notion de décor. Après « Parmi eux les Magiciens » , sa récente exposition personnelle chez Double V - Paris en mai 2022, son oeuvre sera présenté au salon Arco Madrid en février 2023.

Extrait du Texte de Gregoire Prangé :

« Avant les murs, avant les sols, il y avait les carnets de dessin, des feutres et quelques stylos, et des centaines de références, figures puisées ici et là – ici dans les encyclopédies illustrées que Maximilien collectionne, là dans les relevés archéologiques et autres reliques d’un art oublié. Il y avait les images glanées, le dessin et peu à peu la construction d’un vocabulaire de formes, d’une grammaire visuelle qui par la répétition devient lexique ornemental. Le dessin devenu ornement se cherche, s’étend et s’accumule, se répète et s’épure, jusqu’à ce qu’intervienne le carreau, qui découpe l’image et la prédispose déjà à sa future fragmentation. Car l’image n’est pas destinée à rester sur les carnets : elle doit rejoindre les murs, et puis les sols. Pour cela, elle doit passer par la terre.

Du dessin, Maximilien Pellet extrait des motifs, et les inscrit dans la terre : de l’argile liquide qu’il coule et dans lequel il vient peindre, qu’il travaille à la main – la surface conserve tous les effets de matière – et découpe ensuite, en morceaux qu’il cuit, émaille et assemble à nouveau.
Il y a quelque chose de la magie dans cette inscription d’une image dans l’argile, dans l’action du feu qui en vitrifiant la surface la rend inaltérable. Les motifs qui en résultent se transforment : en mobilier dans l’espace, en colonnades de tableaux, d’ornements de chapiteaux devenus architectures. Les formes s’y déclinent comme un répertoire, appellent à un décodage peut-être, conduisent – leur titre nous y invitent – à projeter une narration : Le Mage, Hippocampe, Le mystérieux parchemin, le motif se décrypte pour évoquer des images, et des histoires.

Alors, au delà des formes qui écrivent dans l’espace un certain langage visuel, au delà de ces standards nés de la répétition qui peu à peu voient naître un style, les œuvres de Maximilien Pellet nous projettent dans un imaginaire décoratif riche, deviennent les personnages d’un monde inconnu, d’une civilisation anonyme que nous sommes invité·es à découvrir ... »

Florent Groc est né en 1987 à Marseille où il vit et travaille.

Après avoir obtenu un diplôme en design graphique en 2009, il se fait remarquer à l’occasion de l’exposition Forever Young chez PIASA - Paris en 2014. Il y présente deux paysages aux couleurs éclatantes et insolites, réminiscence de sa région natale, le massif de l’Étoile. Le sujet et la facture de ces peintures sont des témoignages précoces des préoccupations qui traversent toute son œuvre.

Groc est par la suite exposé au Musée d’Orsay, avant de collaborer avec la maison Hermès, et de participer à plusieurs résidences à la Villa Noailles. Dernièrement exposé à Tokyo, son oeuvre rencontre un enthousiasme grandissant en Asie.

Il est représenté par la galerie Double V depuis 2017, où il se verra dédié une nouvelle exposition personnelle au printemps 2023, dans son espace du 37 rue Chapon à Paris.

Extrait du texte de Joris Thomas :

«  Le travail de Florent Groc s'inscrit dans une ode aux paysages sudistes et à leurs complexités.

À la manière d’un décor de marionnette, le peintre agence ces éléments en petits modules à l’équilibre précaire. Le spectateur-voyeur est invité à écarter du regard les branches comme s’il ouvrait des rideaux, rejouant ainsi l’action du peintre qui se faufile dans les fourrés de l'arrière-pays.

Dans ces dernières œuvres, les éléments architecturaux laissent progressivement place à une faune et une flore qui s’emparent de la surface picturale. Des silhouettes humaines et animales sont campées dans ces espaces aux perspectives librement interprétées et au chromatisme puissant. La couleur est franche, posée en aplat. Elle modèle un paysage recomposé, pensé comme une scène de théâtre où, de manière sous-jacente, il est question d’intimité et d’effondrement de la civilisation. »